La santé et la sécurité des collaborateurs ont été la principale préoccupation du torréfacteur Beyers Koffie. En effet, sans eux, plus de production. « L’objectif était que chacun reste motivé et productif malgré les mesures sanitaires strictes ».

L’usine de torréfaction Beyers Koffie est située à Puurs. Ses racines remontent à 1880. C’est l’un des plus grands torréfacteurs privés d’Europe. L’usine produit et distribue une large gamme de solutions de café. Principalement pour des marques de tiers, mais aussi pour ses propres marques. « En Belgique, nous sommes également très présents sur le marché Out of home pour lequel nous proposons des solutions de café sur mesure, y compris des machines. La qualité et la durabilité sont le leitmotiv de tout ce que nous faisons », explique le CEO Marco Ciaramelli.

To The Point (TTP) : Quels ont été les principaux enjeux depuis le début de la crise du Covid-19 ?

Marco Ciaramelli (MC) : « Le secteur du café est fondamentalement difficile. La crise a rendu la production moins stable et la gestion des stocks plus compliquée, mais nous avons surtout dû veiller à ce que nos collaborateurs restent en bonne santé. Pour que la production continue, nous avons demandé à des tiers d’assurer un support technique et avons eu recours au télétravail. »

TTP : L’innovation reste-t-elle indispensable pour maintenir la productivité ?

MC : « Absolument, même si nous ne maîtrisons pas tous les paramètres. Nous voulions ainsi lancer de nouvelles capsules de café en aluminium mais faute d’approvisionnement, nous avons dû geler notre investissement. L’innovation doit stimuler la productivité ; le Covid-19 y met un frein. En raison de la distanciation sociale, la communication sur le lieu de travail diminue, ce qui peut causer des problèmes et donc réduire la productivité. D’un autre côté, il y a eu un effet positif : les collaborateurs pouvaient mieux se concentrer sur leur travail. Nous sommes en permanence à la recherche de nouvelles solutions pour stimuler la productivité. Nous comptons relier nos différents sites de production via l’Internet des objets, nous essayons de renforcer l’automatisation des processus (lisez également l’article dans To The Point 03/2019), nous expérimentons le remplacement de pièces de machine grâce à un accompagnement vidéo. »

TTP : Notre étude montre que depuis le début de l’épidémie, 80% des entreprises misent sur le télétravail ou des lieux de travail flexibles et hybrides.

MC : « Nos collaborateurs chargés de la production ne peuvent pas télétravailler. Pour les employés, nous avons introduit un système de rotation à domicile. La productivité reste un levier important pour Beyers Koffie en temps de crise, mais prendre soin de nos collaborateurs demeure la priorité absolue. Le respect scrupuleux des mesures sanitaires sur le lieu de travail est crucial car une épidémie massive pourrait mettre toute l’usine à l’arrêt. Heureusement, une communication continue adéquate a permis de préserver la motivation et la productivité des équipes. »

TTP : La localisation de l’usine de production joue-t-elle un rôle décisif dans la crise que nous traversons ?

MC : « Je ne crois pas. Notre principale préoccupation est le maintien de la production. Toutefois, nous attirons de nouveaux clients – comme Amazon – pour lesquels nous devons prévoir une livraison directe aux consommateurs. Cela impacte la manière dont nous organisons notre chaîne logistique et nos ventes. »

Beyers Koffie produit et distribue un large assortiment de solutions de café (capsules, grains, dosettes, torréfié moulu). Principalement pour des marques propres (95% de la production) mais aussi pour ses propres appellations Fort et Kimbo (5% de la production). L’acquisition de Caffè Italia en 2018 a renforcé son expertise dans le remplissage de capsules (Nespresso, Dolce Gusto, A Modo Mio, Caffitaly). Beyers propose des produits de café ayant un impact climatique neutre tout au long de la chaîne de valeur, de la plantation jusqu’à l’entrepôt du client. L’entreprise ambitionne de tripler ses ventes dans les 8 prochaines années, notamment par des acquisitions. Cette stratégie doit entraîner une augmentation de 30% de la capacité de production de son usine anversoise.